Lors d’une conférence de presse le 18 juin 2019, le gouvernement a présenté sa réforme de l’assurance chômage. Les principales mesures ont pour objet une économie de 3,4 milliards d’euros sur la période 2019-2021.
1/ Les entreprises qui abusent des contrats de type CDD ou intérim seront soumises à un système de bonus-malus sur les contributions d’assurance chômage. Cela a pour objectif de les inciter à proposer davantage de CDI ou à allonger la durée des CDD
Ce mécanisme s’appliquerait à compter du 1er janvier 2020 dans les entreprises de plus de 11 salariés. Les secteurs d’activité concernés sont les suivants :
- fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac ;
- autres activités spécialisées, scientifiques et techniques ;
- hébergement et restauration ;
- production et distribution d’eau et assainissement, gestion des déchets et dépollution ;
- transport et entreposage;
- fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et d’autres produits non métalliques ;
- travail du bois, industrie du papier et imprimerie.
Après une phase d’expérimentation dans ces secteurs d’activité, le dispositif pourrait être généralisé à tous les secteurs.
Le taux des cotisations patronales d’assurance chômage actuellement de 4,05 %, variera entre 3 et 5%.
Ainsi plus le nombre de salariés s’inscrivant à pôle emploi après avoir travaillé dans l’entreprise serait important, plus celle-ci paierait de cotisations patronales à l’assurance-chômage.
À l’inverse, plus une entreprise ferait d’efforts pour réduire le nombre de personnes s’inscrivant à pôle emploi, moins elle paierait de cotisations.
2/ Les conditions d’ouverture des droits à chômage seront durcies
Dès le 1er novembre 2019, la durée minimale d’affiliation à l’assurance chômage permettant l’ouverture des droits sera de 6 mois d’activité appréciée sur les 24 derniers mois (au lieu de 4 mois d’activité sur les 28 derniers mois actuellement).
3/ Réforme assurance chômage : des allocations chômage dégressives
À compter du 1er novembre 2019, il est prévu que les demandeurs d’emploi dont le salaire de référence est supérieur à 4500 € bruts par mois voient leur indemnisation diminuée au début du 7e mois de perception d’allocations, de 30 %, avec un plancher, sans que le niveau d’indemnisation puisse être inférieur à 2261 € nets par mois.
Cette mesure ne s’appliquerait pas aux demandeurs d’emploi âgés d’au moins 57 ans.
4/ Au 1er avril 2020, les règles d’indemnisation du chômage seront révisées globalement pour que les allocations chômage :
- ne puissent jamais dépasser le montant du salaire net mensuel moyen perçu par le salarié avant la période de chômage,
- ni être inférieures à 65 % de salaire,
- et soient calculées sur le revenu mensuel moyen du travail et non sur des jours travaillés comme aujourd’hui.
5/ Réforme assurance chômage : au 1er novembre 2019, la démission pour reconversion professionnelle ouvrira droit à chômage, selon les conditions suivantes :
Le salarié devra justifier de 5 années d’activité antérieure et de l’existence d’un projet professionnel. Ce droit pourrait ainsi être renouvelé tous les 5 ans, soit 8 fois sur une vie professionnelle de 40 ans.
6/ Les travailleurs indépendants confrontés à une liquidation judiciaire de leur entreprise pourraient percevoir à compter du 1er novembre 2019 une allocation forfaitaire mensuelle d’un montant de 800 € pendant 6 mois si leur activité a généré au moins 10 000 € de revenus par an sur les 2 années précédant la liquidation judiciaire.